Et puis le camp a fermé pour l’hiver, alors je suis allé voir sur les docks, ils ont souvent besoin de mécano, et puis voilà, je suis resté 4 ou 5 mois, puis dans une autre société j’ai réparé des camions Mack pendant 7/8 mois et puis je suis retourné sur les docks. Et puis cela fait 30 ans.

Tu es sur les grues ou les portiques qu’on voit dans le port ?

Non je suis à l’entretien du matériel, tu sais on a 250 grands chariots élévateurs, 200 chariots plus petits, cela en fait de l’entretien ! Bon, j’ai d’abord été 10 ans à l’entretien, puis 2 ou 3 ans à l’aiguillage, on a 4 rails qui traversent le port et puis 2 ans à conduire les locomotives. Après j’ai été 10 ans au chargement des bateaux, en particulier j’ai chargé du soufre, comme tu vois en ce moment en face, avec le halo jaune…

L’odeur ne doit pas être très agréable ?

Oh, l’odeur, tu t’habitues. On faisait cela avec des wagonnets. 1 200 tonnes à l’heure. Je travaillais la nuit surtout, le port il travaille 24 h/ 24, c’est bien mieux payé, à l’époque, c’était le double, maintenant c’est un peu moins, mais on a un bon syndicat. Et puis je suis revenu à l’entretien, parce qu’il fallait que je m’occupe de mes enfants, donc le travail de jour, c’était mieux.

Quelles sont les marchandises que tu embarques ou débarques le plus ?

Vancouver, c’est surtout un port d’exportation ! De la richesse minière du Canada : du soufre, du zinc, du plomb, du cuivre, du charbon et puis aussi de la luzerne, de l’orge, de la potasse…

Et le bois ?

Ah, c’est tellement évident que je l’oublie, le bois bien sûr ! Et puis on décharge aussi, plutôt des produits finis qui viennent de Chine.

A suivre